Depuis mes études en sciences politiques à l’Université de l’Alberta, j’ai le sentiment que notre système électoral est injuste et nuit à l’unité de notre pays.
Notre scrutin majoritaire uninominal à un tour (MUT) est injuste, car il produit des résultats qui reflètent rarement la volonté des Canadiens. Presque tous les gouvernements «majoritaires» de l’histoire du Canada ont été formés par des partis appuyés par une minorité de Canadiens.
Ce système donne aux partis régionaux un gros avantage au détriment des partis nationaux qui représentent la population dans toutes les circonscriptions du pays. L’élection de 2019 en est un bon exemple. À l’échelle nationale, le Bloc québécois a obtenu 7,6% des voix et le Parti Vert 6,5%, mais ce vote a permis d’élire 32 députés du Bloc et seulement 3 députés pour les Verts. Le problème n’est pas les élus du Bloc qui ont reçu un appui massif dans leur région, le problème est la sous-représentation des électeurs “Verts” qui sont floués d’une présence politique qui devrait être presque équivalente à celle du Bloc ou tout autre Parti ayant une présence concentrée dans seulement quelques circonscriptions.
Engagement en tant que chef du Parti Vert:
En tant que chef du Parti Vert du Canada, je travaillerai sans relâche pour modifier la Loi électorale du Canada afin que les députés soient élus par un mode de scrutin proportionnel.
J’ai été porte-parole de la réforme démocratique pour le Parti Vert dans le cabinet fantôme d’Elizabeth May et j’ai rédigé les principes de la réforme démocratique pour notre programme de 2019. Nous avons préconisé la formation d’une assemblée constituante de citoyens reflétant pleinement la diversité du Canada. Une assemblée constituante aiderait à déterminer le type de système de représentation proportionnelle qui devrait être promulgué par la loi. En procédant par voie d’assemblée constituante, nous contribuons à assurer la légitimité du système de représentation proportionnelle qui serait choisi.
Je crois également que les Canadiens et Canadiennes devraient avoir leur mot à dire, par référendum, sur le bon fonctionnement de notre nouveau système. Ce référendum devrait avoir lieu après avoir testé le nouveau système pendant deux élections, modèle basé de l’expérience positive de la Nouvelle-Zélande. Je m’opposerais fermement à l’idée de tenir un référendum avant que le nouveau système ne soit testé par les électeurs en raison de mon expérience personnelle lors du récent référendum en Colombie-Britannique sur la sujet. Dominée par des politiciens qui ont confondu les électeurs, cette consultation populaire a été un fiasco.
Un rappel, les membres du Parti Vert sont responsables de l’établissement de la politique du parti, pas le chef. Lors de mes récentes tournées, de nombreux Verts m’ont parlé d’agir très fermement et de maintenir notre position. Le soutien est unanime en faveur de l’idée que, dans une situation de gouvernement minoritaire où les Verts détiennent la balance du pouvoir, nous devons nous assurer que la représentation proportionnelle reste un élément essentiel de tout accord de coopération.
À maintes reprises, j’ai entendu dire que la représentation proportionnelle devait être mise en œuvre sans délai. Et notre position de négociation devrait être une condition obligatoire pour apporter un soutien à un gouvernement minoritaire. En particulier (1) tout gouvernement soutenu par les Verts doit passer directement à la législation sans délai; et (2) le comité législatif responsable de la Chambre des communes doit mener une consultation pancanadienne complète avec des experts et des Canadiens qui reflètent toute la diversité de notre pays.
Conclusion:
Je crois profondément que notre système du «scrutin majoritaire à un tour» doit disparaître et qu’il est temps pour la représentation proportionnelle. C’est la raison pour laquelle j’ai été bénévole au conseil d’administration de Représentation équitable au Canada (Fair Vote Canada) pendant sept ans. Je suis passé de membre actif à secrétaire, puis à vice-président. C’est pourquoi j’ai frappé à des milliers de portes à Esquimalt-Saanich-Sooke lors du référendum sur la représentation proportionnelle en Colombie-Britannique. Nous avons remporté le vote populaire dans notre circonscription, mais avons perdu à l’échelle provinciale.
Si vous vous souciez profondément de la mise en œuvre de la représentation proportionnelle, si vous recherchez un leader qui s’engage personnellement à promouvoir le changement de système, et si vous pensez que le Parti Vert a besoin d’une voix forte et sans équivoque avec un engagement éprouvé à vie pour la cause, alors veuillez me considérer numéro un sur votre bulletin de vote pour le chef du Parti Vert du Canada. Parce que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire de la représentation proportionnelle une réalité au Canada.
— David Merner